samedi 10 septembre 2011

Rencontre électro-nique




(Oui, je sais, j'ai versé dans la facilité pour le titre... Mais après tout pourquoi pas?!)


Les sites de rencontres spécialisés ne sont pas tellement différents des sites plus traditionnels. On y trouve de tout et de rien. Beaucoup de rien, d'ailleurs...

- Des couples. Enfin, des couples...   oui, ma femme est libertine mais là, elle a piscine, poney, cours d'élevage de bigorneaux,...
- Des femmes fantômes: jamais connectée, jamais dispo, etc.
- Des femmes brésiliennes: Oui, je suis une femme mais je m'appelle Robert et j'ai des grosses couilles...  
- Des hommes souvent persuadés qu'exhiber leur bite en gros plan va attirer le chaland. Y'a sûrement des amateurs/amatrices mébon, je salue rarement les gens en leur serrant la bite pour faire connaissance.
- Des analphabètes: Et là, je ne parle pas QUE des LOLkikouMDR-je-fais-une-faute-à-chaque-lettre mais aussi des Hum, t'es trop bonne, mam'zelle, tu baises? Encore un qui ne sait pas lire et n'a pas remarqué que je suis équipée d'un poilu qui n'est pas optionnel...

Inutile de faire une liste à la Prévert, il y a vraiment de tout et pour tous les goûts.

Et, il arrive parfois qu'au détour d'un clic, on tombe sur un profil intriguant qui résonne et raisonne.

Pour autant, ça n'a pas été le "coup de foudre." Je me souviens bien être passée il y quelques mois sur cette fiche et avoir vu le logo signalant que nous avions un nouveau message tchat en train de clignoter dans les secondes qui ont suivi. Je n'avais donné suite: pas envie, pas le temps, pas séduite, etc.

Et puis, "la fiche" a résisté et est revenue à la charge pour finir par discuter avec mon compagnon.

Il y a 15 jours/3 semaines, alors que j'étais seule et désoeuvrée à la maison, "la fiche" est venue blablater en saluant Monsieur. Me sentant d'humeur pour une fois urbaine, j'ai signalé que ce n'était pas lui mais elle ce soir là.
Un mot en entraînant un autre, j'ai passé une très agréable soirée à tchater avec "la fiche."

C'est rigolo, les rencontres électroniques... Bien que nous soyons tranquillement installés chacun chez soi, planqués derrières nos claviers, il arrive que quelque chose, qu'un petit truc en plus parvienne à passer. C'est souvent assez inexplicable, lié à l'utilisation d'un vocabulaire commun qui fait qu'on découvre chez l'autre des choses qui font parti de notre quotidien.

Très enjouée, j'ai parlé de "la fiche" à mon ami.

Il s'en souvenait pour avoir bien accroché avec.

Il n'en a pas fallu plus pour qu'un rendez-vous soit pris pour le mardi suivant...

Je suis arrivée en premier dans le bar que j'avais choisi car spécialisé dans une boisson que les deux hommes aiment particulièrement.

Tétanisée... J'étais tétanisée, comme souvent dans ce genre de situation. Raide comme un piquet sur le fauteuil, coincée dans ma petite robe dont je tirais sans cesse le bord de crainte que mes jarretelles ne dépassent. Je dépiautais un kleenex roulé en boule dans le fond de ma poche en guettant anxieusement l'arrivée de ma moitié dont la présence me rassure. Je priais (on se demande quoi, d'ailleurs!) pour que "la fiche" n'arrive pas avant.

J'ai été (un peu) soulagée quand mon ami a poussé la porte en premier. Il est venu s'installer près de moi et nous avons "smssé" "la fiche" pour lui signaler notre présence.

Pas de réponse...

J'ai immédiatement pensé que nous avions à faire à une personne qui disparaîtrait dans les limbes du net plus rapidement qu'elle n'était apparue. Dommage.

Au bout de quelques minutes... Mon GSM s'est agité sur la table. "La fiche" arrivait...

Ce coup-ci, j'étais pétrifiée... Peur de m'être plantée, de tomber sur quelqu'un qui ne m'attirerait pas du tout, de ne pas savoir quoi dire et de nous retrouver dans ces situations pénibles de vide dont je ne sais jamais comment me sortir.

A chaque fois que la porte s'ouvrait, je retenais mon souffle.

Et puis, "la fiche" est arrivée.

Grand, brun, l'air un peu paumé, nous cherchant du regard.

Premier soulagement.

Passé le flottement des premiers instants, nous avons pu faire connaissance. Je n'étais pas pour autant plus à l'aise: impossible de le regarder dans les yeux, mon regard fuyait malgré moi.
Par chance, très vite, ce qui passait par claviers interposés est revenu. Je me suis détendue (avec l'aide d'un cocktail, il est vrai) et nous sommes allés de découvertes amusantes en découvertes amusantes. Comme on dit, le hasard fait parfois bien les choses jusqu'à faire débarquer mon meilleur ami qui bossait à 2 pas de là sans que je le sache!

Nous avons continué à discuter de tout, de rien, de nos conceptions du libertinage, sur le fait que nous souhaitons que ces instants restent des "cerises sur la gâteau" de notre sexualité, trinquant à l'occasion avec un voisin de table anglais très jovial. Les regards ont fini par se croiser...

Il était déjà tard. Nous n'avons pas eu besoin de nous "consulter" mon compagnon et moi pour lancer la proposition d'une nouvelle rencontre pourquoi pas plus épicée. Cette proposition a reçu un accueil franchement positif...

C'est lui, appelons-le Igor (non pas d'Hossegor, cherche pas, t'as tort. Ok, j'arrête mes conneries!) qui a lancé les hostilités la semaine suivante...

Vous faites quoi le WE prochain?

Heu...   , rien de prévu, pourquoi?  

Vous préférez la verdure de la campagne ou l'agitation parisienne?

La verdure...



Voilà, c'était fait... Un homme allait venir passer le WE avec nous.
Des tonnes d'images, sons, impressions m'ont envahie les jours suivants, comme des flashs. Difficile de les exprimer avec des mots.

La tension est montée petit à petit.

Ça faisait déjà longtemps que nous avions parlé le bisexualité masculine avec mon copain.
Il n'était pas contre, tant que nous restions dans une sphère soft et moi, ça me faisait franchement triper.
A part une vague expérience très chaste un soir, en club, nous n'avions jamais eu l'occasion d'essayer...

Nous avions donc inclus les hommes bi dans notre fiche sur un célèbre site de rencontres échangistes en prenant soin de préciser que nous n'étions pas dans une démarche "très bi" comme on dit dans ce genre d'endroit.

Peu de retours, dommage...

En même temps, nous n'étions pas pressés.

Oui, mais, là, nous étions pratiquement au pied du mur.


Lundi.


P'tain, p'tain, p'tain, c'est quoi ce bordel qui me gratte l'oeil.
P'tain, p'tain, p'tain, y'a vraiment un mec qui vient ce WE?

Mardi.

P'tain, p'tain, p'tain, Chéri, tu veux pas vérifier, mais je crois que j'ai la paupière qui crame, là. Y'aurait pas de la fumée des fois?
P'tain, p'tain, p'tain, je vais jamais réussir à assurer...

Mercredi.

P'tain, p'tain, p'tain, c'est joli cette boursouflure rougeâtre de la paupière, ça va bien avec mon manteau.
P'tain, p'tain, p'tain, j'vais lui faire peur à ce pauvre garçon.

Jeudi.

P'tain, p'tain, p'tain, pas d'autre choix... Faut que j'aille chez le toubib. Bravo! Vous avez gagné un zona! Toutes mes félicitations!

Le soir...

Dis, Igor? T'as déjà eu la varicelle?
Ben, stadire que y'a V. qui ressemble à un panda...

Vendredi:

P'tain, p'tain, p'tain, j'ai rien à me mettre pour demain. Trop l'angoisse!

Je ne suis pas une fille pour rien!

Je rentre sagement chez moi après une séance de shopping où pour une fois je trouve des trucs qui me plaisent et au format naine de jardin. Bon augure?

Mon chéri est déjà parti à la campagne. Je le rejoindrai le lendemain. Nous échangeons quelques mails durant la soirée pour partager nos impressions à quelques heures de...

J'ai encore plus d'images en tête... Je vois la lumière douce et tamisée de la chambre, des ombres projetées, des bras mélangés. J’imagine la texture de leurs peaux contre la mienne, la géographie d’un corps que je ne connais pas.

Je m’endors sur ces sensations…

Le jour J est arrivé. J’emballe quelques affaires et part. Je suis un peu déphasée, bien stressée et je chante à tue-tête dans la voiture. Les autres conducteurs doivent me prendre pour une dingue. C’est pas grave, j’ai l’habitude. Je me laisse surprendre par la vitesse… Près de 180 km/h avec ma clio, est-ce bien raisonnable ?

J’arrive à la campagne, le cheveu en bataille, la tronche en biais, l’œil écarlate. Va y avoir du boulot pour rendre tout ça appétissant !
Vers 15h30, j’attaque mon rituel…

A chaque expérience de ce genre, j’ai besoin de prendre une longue douche très chaude, de me récurer à fond pour entamer une sorte de transformation. Je passe d’un look girl next door à un look plus travaillé. C’est comme si j’enfilais un habit de scène.

Pour la fin de l’après midi, j’ai prévu LA robe en dentelle que j’ai cherché pendant des mois et que j’ai miraculeusement trouvé la veille. Aujourd’hui, j’ai décidé de faire ma Carla… J’entoure ma taille d’un porte-jarretelles, je glisse mes jambes dans des bas… Ma robe est très près du corps, vraiment… Elle ne cache rien de mes courbes. Mon absence des sous-vêtements et la présence des jarretelles doivent se deviner… J’aime assez l’idée.

Il est maintenant 16h30. Il ne va plus tarder. Ma tension interne monte d’un cran.

Mon ami a encore quelques trucs à faire. Il navigue en boxer. Je l’observe du coin de l’œil… Vu mon état, il va pas falloir qu’il reste comme ça trop longtemps !

J’enfile mon manteau et m’apprête à aller récupérer Igor. Je n’en ai pas besoin… Je le vois arriver dans l’allée.

Je le kidnappe pour faire un peu de tourisme et laisser du temps à mon ami.

Nous nous promenons en ville, Igor et moi. Il fait un froid redoutable. J’aimerais le saisir par le bras et profiter de sa chaleur, mais je n’ose pas… Je suis trop intimidée. Au détour d’une église, nous entendons une messe où il est question du bien et du mal, du démon. Si ce pauvre curé savait qu’il abrite au moins deux diablotins qui sont sur le point de s’abandonner aux délices de la luxure ! Ca lui retournerait certainement la soutane !

Le temps passe vite et il est déjà l’heure de rejoindre mon copain…

Je ne suis toujours pas très à l’aise. Je m’installe sur un bout de canapé sur une demie fesse. Manu militari, mon compagnon me colle entre eux deux. Gloups… Une coupe, puis deux coupes de champagne sont les bienvenues !

Nous partons dîner en extérieur. Le repas est entrecoupé d’éclats de rire et de sous-entendus prometteurs. Oui, je suis une vraie gourmande, Igor. A n’en pas douter.

Nous sommes de retour...

L'ombre des bougies danse dans nos verres. Je suis à nouveau assise entre eux deux.

Nous devisons gentiment. La main d'Igor vient frôler mon bras, celle de mon ami est posée sur ma cuisse.

Respirer, penser à respirer.

Igor se penche vers moi et m'embrasse. A pleine bouche. Un baiser profond et langoureux. Mon mec nous regarde.

Oh, p'tain! Alerte rouge!

Je me décompose mais ne montre rien de ma panique.

Je souris à Igor et reprenons notre discussion là où nous l'avions laissée.

Sa main est à présent en train de jouer avec la bordure de ma robe, dévoilant la dentelle de mon bas.

C'est joli, ce jeu de transparence. J'aime bien, me dit-il.

Ah? Tu aimes la transparence? Alors, j'ai mieux à te proposer...

Mon ami est en train de changer de cd sur la platine. Je me doute qu'il n'en perd pas une miette.

Je me lève, les laisse tous les deux et monte à l'étage. Je sais que mon cul est en ligne de mire... Forcément, l'escalier est tout proche et ouvert. Il permet de voir...

Je reviens quelques minutes plus tard...

J'ai revêtu une longue nuisette en voile noir transparent au dos dénudé jusqu'à la naissance des fesses. Dessous, je ne porte qu'un string. Je prends mon temps pour descendre. Je joue avec l'ombre et la lumière... Je sais qu'on devine plus mon corps qu'on ne le voit réellement. Je me plante face à eux quelques instants.

Je suis à nouveau installée entre eux. Mon compagnon s'approche de moi, sa main glisse sur le tissu. Il joue avec mon téton. Igor est très intrigué par le bijou qu'il devine sur mon sein... Il repousse doucement l'ouverture de mon décolleté. Mon sein est nu. Il l'observe quelques instants et vient y poser sa bouche.

Mes jambes se retrouvent subitement posées sur le bord de la table basse... Leurs mains furètent partout sur mon corps. Elles se font très audacieuses. Celles de mon ami font remonter ma nuisette et viennent jouer avec mon string.

Igor aussi a décidé d'aller explorer mon string. Il sait que j'y ai un autre bijou caché... Les rôles sont inversés... Mon chéri vient de retrouver ma poitrine pendant qu'Igor fait courir ses doigts sur mon sexe.

J'adore...

Je suis très excitée mais, je suis à l'étroit coincée sur ce canapé...

Je leur propose alors: Et si nous nous installions plus confortablement?

Je les devance en me levant.

Je dénoue le lien de ma nuisette en montant les escaliers et je la laisse glisser doucement. J'ai les seins nus.

Je les entends derrière, ils me suivent...

Ma nuisette est un vague souvenir. Mon string a disparu. Je suis complétement nue sur le lit. Mon ami aussi. Igor a réussi à conserver son boxer même s'il semble bien à l'étroit dedans. Je suis surprise de constater qu'il est humide de liquide séminal lorsque je cherche à virer ce bout de tissu qui m’empêche d'accéder à sa queue.

Mes mains sont devenues indépendantes. Elles frôlent, caressent, empoignent. Je ne contrôle plus rien du tout. Je me plonge toute entière dans les sensations. Je sais que je peux m'abandonner car mon compagnon est là. Je sais aussi qu'il est profondément excité par la situation. Mon désir n'en est que décuplé.

Alors, je bascule... Leurs mains, leurs corps, leurs sexes sont partout à la fois.

Je suis reine sous leurs caresses. Je suis au centre de leurs attentions. Paradoxalement, je me vis aussi comme complétement soumise à leurs désirs.

L'orgasme monte. Je le sens gronder au fond de mes entrailles.

Les doigts d'Igor dans mon sexe, les baisers et caresses de mon ami... Je lâche prise dans un orgasme violent et humide qui se termine dans un éclat de rires...

C'est vrai, nous ne t'avions pas prévenus qu'il m'arrivait parfois d'être un peu fontaine.


A partir de ce moment, ma mémoire se brouille... Trop d'informations en même temps court-circuitent mon esprit.

Mais, je garde toujours en tête mon grand fantasme... Jusqu'à ce moment là, ils ne se sont pratiquement pas touchés.

C'est tout mélangé dans ma tête...

Je me revois allongée sur le lit, gémissante, mon copain la tête entre mes jambes, Igor couvrant ma poitrine de baisers. Je revois son visage glisser doucement vers les cuisses de mon compagnon, descendant peu à peu vers son sexe. Je revois sa bouche le happer. Je me souviens du sourire qui a immédiatement éclairé mon visage. Je sens encore le poids du corps d'Igor au dessus du mien à ce moment là...

Et paf! Plus rien, plus de lien, d'autres souvenirs viennent s'intercaler.

Je caresse Igor... Il semble excité comme c'est pas permis. Je me délecte de son sexe alors que mon chéri se trouve dans mon dos. Doucement, je saisis sa main. Je suis un peu tremblante, je ne sais pas si c'est le bon moment et quelles seront leurs réactions mais je veux que nous nous occupions de lui tous les deux. Je recule mon visage pour mieux voir ce qui se passe. Igor est aux anges, je suis aux anges également.

Je ne sais pas trop comment mais quelques instants plus tard, je ne suis plus dans le même sens et j'observe MON homme en train de donner du plaisir à un autre homme avec sa bouche. J'observe comme une élève appliquée. Et puis, je constate avec délice que c'est exactement ce que j'avais imaginé. Ça me rend complétement dingue. Je me suis redressée et d'un clin d’œil complice nous avons convenu qu'il était vraiment temps d'enfiler un bout de plastique.

Igor me prend pendant que mon copain s'occupe de mon clito. C'est infernal, je n'y tiens plus. Game over, je jouis. Igor également. Pratiquement en même temps que moi. Ça l'amuse.

J'aime ces moments de purs plaisirs où chacun d'entre nous est comblé. Il y a un peu de magie dans tout ça. Les désirs des uns font écho au plaisir des autres dans une sorte de fusion extatique. Nous ne sommes plus un trio HHF juste 3 êtres.

Le nuit s'est poursuivie dans le même esprit... L'après midi suivant aussi... 

Lorsqu'Igor est parti, nous avions tous les yeux qui pétillaient. Nous devrions nous revoir prochainement...


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